La chirurgie bariatrique, c’est pour qui?
Très longtemps, et encore aujourd’hui, il y a plusieurs fausses croyances face à la chirurgie bariatrique. Du grec baros, qui veut dire lourd, en médecine, le terme bariatrique est relatif à ce qui est lié à l’obésité. Chirurgie bariatrique, chirurgie métabolique, chirurgie de l’obésité, brochage d’estomac, toutes ces expressions sont utilisées pour décrire une intervention chirurgicale permettant de perdre du poids. Ce changement anatomique peut être obtenu en modifiant la capacité de l’estomac, donc en diminuant les quantités de nourriture consommée, ou encore en diminuant l’absorption des nutriments, donc en entrainant volontairement de la malabsorption.
Types de chirurgie bariatrique
Plusieurs types de chirurgie bariatrique sont disponibles depuis plusieurs années:
- Anneau/bande gastrique (n’est plus proposé au Québec)
- Gastrectomie verticale (Sleeve)
- Dérivation gastrique Roux-en-Y (communément appelé Bypass gastrique)
- Dérivation bilio-pancréatique (DBP)
- SADI'S (Single Anastomosis duodenal-ileal).
Comme n’importe quel traitement médical, chaque chirurgie de l’obésité apporte des avantages, mais aussi des inconvénients potentiels. Il est très important de choisir son type de chirurgie avec grand soin. Bien que l’équipe médicale, dont le chirurgien bariatrique, puisse aider dans la réflexion, le choix final devrait toujours revenir à la personne souhaitant avoir recours à la chirurgie bariatrique. Une nutritionniste en chirurgie bariatrique peut aider dans la prise de décision puisqu’elle considère l’acte alimentaire dans toute sa complexité. Le quotidien alimentaire après une chirurgie bariatrique est nécessairement modifié : le suivi nutritionnel est donc recommandé à vie.
La place de l’IMC
L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est le facteur principal pris en considération pour déterminer l’accessibilité à la chirurgie. Cet indice, loin d’être parfait, ainsi que la présence de comorbidités associées au poids détermine qui peut avoir recours à la chirurgie bariatrique. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’IMC est un outil permettant d’évaluer le degré général d’obésité. L’IMC (kg/m2) se calcule à partir du poids (en kg) divisé par la taille (en m) au carré. Il ne prend donc pas en considération la proportion de gras, ni de muscle dans le corps, ni la morphologie de la personne. Ce chiffre, comme le poids d’ailleurs, ne devrait jamais être utilisé seul pour déterminer l’état de santé d’un individu.
Classification de l’IMC
- Poids santé (IMC >18.5 à 24,9)
- Embonpoint (IMC >25 à 29,9)
- Obésité classe 1 (IMC >30)
- Obésité classe 2 (IMC >35)
- Obésité classe 3 (IMC >40) ou obésité morbide
Qui peut être candidat à la chirurgie bariatrique?
Pour être admissible en vue d’une chirurgie bariatrique, il est recommandé qu’une évaluation médicale et nutritionnelle soit effectuée. En terme de poids, la personne doit soit :
présenté un IMC plus grand que 40,
OU,
avoir un IMC de 35 et plus, avec au moins une maladie grave liée à l’obésité, appelé comorbidité (par exemple : diabète*, hypertension, cholestérol, apnée du sommeil, etc.).
Théoriquement, pour être candidat à la chirurgie, il faut aussi avoir tenté de façon sérieuse et encadrée par un professionnel de la santé de faire des modifications au niveau de ses habitudes vie, dont au niveau alimentaire et activités physiques. Ce critère est toutefois à géométrie variable selon les équipes médicales.
Finalement, le critère, probablement le plus important, est d’être prêt, et faire un choix libre et éclairé! Pouvoir se faire opérer ne veut pas dire, DEVOIR se faire opérer. S’informer auprès de différentes sources, et déterminer pour soi quels sont les avantages et désavantages ne devraient pas être pris à la légère. Cette décision très personnelle aura nécessairement des impacts multiples sur soi et l’entourage.
Que veut dire : être prêt?
Être prêt, c’est s’engager dans un processus de changement. C’est accepter de faire des modifications d’habitudes de vie significatives puisque la chirurgie bariatrique n’est pas une baguette magique: elle implique des changements importants. Ces changements touchent autant la sphère de la nutrition, de l’activité physique que la sphère psychologique. L’obésité est une maladie chronique qui implique un traitement à vie. La chirurgie bariatrique est donc un outil, mais comme n’importe quel outil, il faut bien « l’utiliser ».
Par où commencer si on envisage une chirurgie bariatrique?
Première étape, s’informer. Plusieurs options sont maintenant possibles pour recueillir de l’informations fiables et à jour sur la chirurgie bariatrique. Consulter une nutritionniste en chirurgie bariatrique est l’une de ses options. Il est important de se rappeler que toutes les recommandations devraient toujours être personnalisées.
Vous souhaitez amorcer votre parcours en vue d’une chirurgie bariatrique, au Québec, trois options sont possibles quant à la trajectoire de soins :
- Système de santé public (référence médicale requise)
- Clinique chirurgicale privée
- Tourisme médical
Un prochain blogue portera spécifiquement sur le sujet.
Bonne réflexion.
*** À noter, de nouveaux critères d'accessibilité à la chirurgie bariatrique sont en vigueur aux États-Unis. Plusieurs chirurgiens québécois ont débuté l'utilisation de ces critères: https://asmbs.org/patients/is-metabolic-and-bariatric-surgery-right-for-you/
Référence:
https://obesitycanada.ca/guidelines/surgeryoptions/