Chirurgies réparatrices après une chirurgie bariatrique: Cynthia se prépare

Cynthia, intervenante psychosociale avec Parlons Bariatrique, partage brièvement son parcours de chirurgie bariatrique alors qu'elle se prépare pour ses chirurgies réparatrices . Ce texte a été rédigé quelques jours avant son départ pour le Mexique avec l'équipe de Voyage Renaissance, offrant un aperçu de son expérience personnelle riche en émotions 

 

Bien se préparer à ses chirurgies réparatrices après une chirurgie bariatrique

On a beau être bien préparé dans la vie, certaines étapes te font perdent tes moyens. Même si je suis la pro de la rationalisation, même si j’ai un petit coffre rempli d’outils de gestion du stress, même si je comprends assez bien les concepts de l’anxiété, je peux vous dire que parfois on a une recette gagnante pour se sentir dépassé.

Ingrédients :

• Pas de contrôle sur la situation,
• Élément de nouveauté/inconnu,
• Imprévisibilité.

 

Tadam ! Mme Sonia Lupien, docteure en neuroscience et experte du stress, me dirait sûrement :

’’’il te manque un élément au stress parfait … L’égo menacé !"

 

Peut-être que le fait de devoir demander de l’aide pour :

- me lever du lit

- m’apporter de l’eau

- m’aider à marcher

- et sûrement même pour m’essuyer les fesses!

On s’entend que ça peut clairement atteindre mon égo! Et dire que je n’y avais pas pensé avant de commencer à écrire ce texte zut, raison de plus pour angoisser !

 

Mon histoire de poids

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été la rondelette. La dernière à courir autour du terrain de baseball pendant que la prof encourage tous les élèves à me regarder rusher ma vie, bon on n’ira pas plus loin dans les traumas de jeunesse! J’étais la bonne chum de gars, dont drôle et avec un beau visage (l’avez-vous déjà entendu celle-là ?).

Donc, bouboule, mais assumé jusqu’au bout des doigts et du bikini, j’ai toujours été active. Je ne me suis jamais empêchée de rien faire et je croquais dans la vie à pleine dent (c’est le cas de le dire).

En 2015, je suis en raquettes avec mes chums de filles, on marche, on monte, je tombe, je me relève, on marche encore et v’là une côte, pas grosse la côte … mais je craque. Pour la première fois de ma vie, à l’âge de 24 ans, je sentais que j’étais limitée par mon corps… ouf, la claque dans la face !

Je décide de consulter, nutritionniste et coach privé 2 fois/semaine. Let’s go, ça y va au toast. En un an, du haut de mes 275 livres je me sentais très en forme, je courais 3 km par jour, je m’entraînais 5 fois semaines. J’étais bien, mais une graine de doute a été semée dans mon esprit. Malgré tous ces efforts, je voyais bien que la balance ne bougeait pas (oh lala je sais que j’ai dit un sacrilège, mais que celui qui n’a jamais pêché lance la première pierre ! )

Je saute quelques étapes pour vous…

La grande demande pour la chirurgie bariatrique

En 2017 j’ai un merveilleux garçon, en 2019 enceinte de ma fille, je ne me sens plus bien. La fille enjouée et pleine de vie commence à avoir moins d’énergie. Je n’ai plus vraiment le goût d’aller jouer au parc de toute façon, je ne peux plus glisser avec mon fils et mes fesses n’entrent plus dans les balançoires. C’est à ce moment que je fais la grande demande (à mon médecin là).

-Voulez-vous s’il vous plaît, me signer la requête pour la chirurgie bariatrique, dis-je gentiment.

-Mais voyons Cynthia tu es enceinte, je vais te la signer après ton accouchement quand tu vas avoir retrouvé la forme, me répond mon docteur.

-Savez-vous combien de temps ça prend se faire opérer au public ! J’aimerais avoir ma requête aujourd’hui et l’avoir en main propre pour l’envoyer dans les hôpitaux que je veux.

-Parfait !

Ma chirurgie bariatrique

Alors voilà qu’en mai 2019 j’envoie mes fax dans les hôpitaux (oui comme dans les années 90!). Septembre le téléphone sonne, rencontre de groupe à Rimouski (seulement 6h de route) et en février je passe sous le bistouri!
9 mois se sont écoulés entre la demande et la chirurgie ! J’ai préparé cette intervention comme on se prépare durant une grossesse. Pas en écoutant toutes mes rages de nourriture là, mais en m’informant beaucoup sur le sujet, en changeant mes habitudes qui pourraient entraver à ma réussite ! La venue dans la famille de bébé-estomac était bien attendue et comme un enfant, il a chambardé bien des choses! Chose que nous n’aborderons pas dans ce texte !

Le après chirurgie bariatrique

Quatre ans plus tard, 130 livres en moins et maman de deux magnifiques enfants. Même si la femme que je voyais dans le miroir représentait l’image que j’avais

toujours eu de moi, que j’étais bien dans ma peau, cette peau commençait tout de même à me peser. Tiraillement dans le bas du ventre, brûlement, boutons et j’en passe. Cette fois-ci, le téléphone ne sonnait pas ! Trois ans sur la liste d’attente pour une chirurgie esthétique RAMQ et toujours rien. Finalement, les astres se sont alignés. Une personne professionnelle qui m’inspirait confiance, que je suivais depuis longtemps a ouvert sa boîte de tourisme médicale au Mexique. J’ai donc décidé de me lancer dans l’aventure de me débarrasser de ma pâte à pizza, comme le dit si bien ma fille.

 ...

Maintenant que je peux compter les dodos avant la chirurgie sur les doigts d’une main, le stress monte et on retourne là où j’étais au début de mon texte.

Dans la vie, je suis intervenante, j’adore accompagner les gens, mettre des éléments en place pour les soutenir dans la poursuite de leurs objectifs. Et cette semaine je me sens comme un cordonnier mal chaussé ! Je ne suis pas vraiment en mesure d’utiliser mon côté rationnel, ma tête parle et mon corps l’envoie balader. Il y a des moments où c’est normal de se sentir dépassée, mais il ne faut pas perdre notre objectif de vue. L’important c’est de monter la montagne que nous voyons devant nous un petit pas à la fois, et ne pas se laisser envahir par des pensées non aidantes ( est-ce que j’ai besoin de vous en donner des exemples ou vous êtes déjà bon là-dedans?)

 

J’espère que ce vécu m’aidera à mieux accompagner les hommes et les femmes qui seront mis sur mon passage. Cependant, je ne suis pas assez calme pour vraiment en prendre conscience aujourd’hui !

 

 

Depuis la rédaction de ce texte, notre chère Cynthia est de retour au Québec et poursuit sa convalescence. Ses cicatrices guérissent et elle se prépare à un premier été avec une plus grande liberté. Son savoir expérientiel combiné à sa formation professionnelle, ainsi qu'à son expérience sauront certainement vous plaire peu importe où vous en êtes dans votre processus.