Mon premier triathlon (partie 2)

En mai dernier, Laurence, nutritionniste en chirurgie bariatrique, nous partageait le défi qu'elle se lançait à elle-même: participer à son premier triathlon. Dans ce blogue, elle nous parle des défis rencontrés dans son parcours, mais aussi des différentes étapes vécues jusqu'à présent.

Ma première péripétie

Ma première crevaison est arrivée par un beau samedi après-midi après avoir fait 20 km de vélo. Je sais que j’étais fautive la dedans, je n’avais pris le temps de vérifier l’état de mes pneus et de les gonfler au besoin, ni de m’assurer que j’avais le nécessaire pour réparer ma crevaison. J’ai pu constater que la préparation autant dans les sports que dans l’alimentation est importante, cela nous évite certaines situations fortuites. Cette journée-là, j’ai été chanceuse et une charmante dame est venue m’offrir un lift jusqu’à chez moi. Ce soir-là, je me suis commandé un kit pour réparer les crevaisons par la suite afin d’être sure que cette mésaventure ne se reproduise plus. Plutôt que de risquer de me remettre dans une situation hasardeuse, j'ai appris de cette expérience.

 

2ième rencontre avec ma physiothérapeute

Suite à ma première rencontre avec ma physiothérapeute, je devais me concentrer sur ma technique de course: c'était l'objectif que nous avions ciblé. Dans les dernières semaines, j’ai une légère amélioration de ma technique de course toutefois je dois encore travailler pour aider à renforcer ma hanche. Je dois avouer que je trouve sa difficile de faire de façon assidue mes exercices, je ne sais pas trop où les inclure dans ma journée. Je continue d'explorer des pistes de solutions pour le moment sans avoir trouver la solution définitive pour moi.

Premier 100 km de vélo

Je suis aller faire la randonnée sur la piste Le p'tit train du nord, en débutant à Val David: c’était une magnifique journée!

Tout allait bien jusqu’au 80ième kilomètre, j’avais mal partout et j’ai commencé à trouver que c’était pénible d’avancer. J’avais l’impression que mes jambes étaient des roches et j’avais très mal à ma hanche.

Mon constat : J’ai un peu exagéré avec ma première grosse sortie, mon corps n’était pas prêt à une aussi grosse distance. J’ai également eu de la difficulté dans la gestion de mes glucides, j’ai manqué de carburant. Je me rend également compte que je dois ajuster le positionnement sur mon vélo.

Premier 10 km de course

Je me suis inscrite au mois de juin avec deux de mes amies à un 10 km à Rivière-du-Loup, un premier défi plus officiel dans la préparation de mon triathlon. J’ai vraiment apprécié l’expérience, j’ai pu courir dans un décor magnifique sur le bord du fleuve. J’ai battu mon record personnel ce qui était une belle victoire pour moi.

 

 

Fin de semaine au lac Simon

À la mi-juin, je suis allée au lac Simon pour une fin de semaine. Je voulais tester pour la première fois de faire l’enchaînement des 3 disciplines pour mon triathlon.

J’ai débuté par le vélo et malheureusement, j’ai eu encore une crevaison après avoir parcouru 17 km. J’ai du marcher pendant une bonne demi-heure avant d’avoir du réseau et pouvoir demander à quelqu’un de venir me chercher.

J’ai du modifié mon plan initial, et au lieu d’aller courir directement en arrivant, j’ai choisi de dîner, et par la suite faire ma course. J’avais choisi de finir par la natation car l’eau était assez froide et je voulais attendre d’avoir assez chaud pour aller nager. Je suis donc allée courir mon 10 km et j’ai voulu aller nager. En sautant dans l’eau tout mon courage m’a abandonné, l’eau était glaciale.

J’ai choisi de m’écouter et de sortir immédiatement de l’eau.

Cette journée d'entrainement fût une belle leçon sur l'importance de s'adapter, mais aussi sur le fait qu'on ne contrôle pas plusieurs éléments dans la vie. Même avec une bonne préparation et de bonnes stratégies, parfois la vie nous joue des tours.
C'est d'ailleurs un parallèle parfait avec la chirurgie bariatrique: se préparer à la chirurgie bariatrique et développer des stratégies et des comportements sains seront toujours des éléments bénéfiques. Mais personne ne peut prévoir les complications, ni comment le corps réagira en termes de perte de poids.

Fin de semaine dans les Adirondacks

Je suis allée dans l’état de New York, pour une fin de semaine de randonnées avec une amie. À la fin de notre deuxième journée de randonnée, je ressentais une douleur dans ma jambe gauche. Lors de notre dernière journée, j’ai voulu faire une randonnée de calibre plus facile pour donner une chance à ma jambe.

Dans la semaine qui a suivi, j’ai également choisi de ne pas trop aller courir et de miser plus sur la nage.

Poursuite de la natation

Ma deuxième tentative de nage en eau libre fût un plus grand succès que ma première. J’ai pu retenter l'expérience lorsque mon amie m’a invité à son chalet pour enfin pratiquer ma nage en eau libre. Je suis ressortie de l’eau satisfaite, mais mes yeux étaient complètement enflés: j’ai eu une réaction allergique possiblement aux algues présentes dans l’eau. Ce fût une anecdote assez cocasse, malgré mon apparence un peu douteuse dans les journées qui ont suivis ma sortie au lac. 

Ma première blessure

Le dimanche suivant, je suis allée courir avec l’une de mes amies dans son coin qui avait beaucoup de dénivelé et c’est là que j’ai terminé ma course avec une douleur. Je savais que celle-ci n’était pas normale.

J’ai écrit en urgence à ma physiothérapeute pour prendre un rendez-vous et avoir quelques conseils en attendant. Je devais patienter 1 semaine avant mon rendez-vous.

Mon constat: ce n’est pas du tout agréable d’être dans l’incertitude, de ne pas savoir la gravité de ma blessure et l’impact sur la préparation de mon triathlon. Pourrais-je le faire ?

J’étais stressée dans cette attente et l’entraînement qui est pour moi une façon d’extérioriser mon stress n’était pas possible. J’étais un peu à fleur de peau durant cette période et mon sommeil était de piètre qualité.

J’ai eu mon rendez vous avec ma physio et elle m’a dit que la réalisation de mon triathlon serait possible. J’étais vraiment contente de l’apprendre. Je savais toutefois que mon objectif allait être modifié. Je n’allais plus viser une certaine performance mais plutôt de le compléter.

Sport et vie personnel

C’est assez difficile de tout concilier. Je ne pensais pas que le fait de faire des doubles entraînements pouvaient être aussi prenant.

J’ai choisi de mettre de côté mon ménage. Je maintiens de me faire des repas à chaque semaine, j’opte pour des recettes simples et rapides. Par exemple, je me suis acheté un poulet déjà cuit que je divise dans différents contenants et avec lequel, je me fais des wraps ou une salade.
J'ai dû faire des choix, et déterminer quelles étaient mes priorités d'ici mon triathlon. Choisir, c'est renoncer apparemment...disons que mes planchers sont un peu moins propres qu’ils l’ont déjà été hahaha
Il y aura un avant et un après le 18 août 2024.

Le lien entre un triathlon et une chirurgie bariatrique

Dans les deux cas, il faut beaucoup de préparation, et il est nécessaire de s’entourer des bonnes personnes pour nous aider: des professionnels, comme des personnes de confiance qui nous supportent et nous encouragent dans notre projet. On a besoin de beaucoup de discipline et de motivation pour ne pas perdre le focus. Le corps et la tête ne sont parfois pas "synchronisés": il faut trouver des stratégies pour maintenir ou retrouver un certain équilibre. Mon triathlon est important pour moi, mais ne peut pas dicter toute ma vie. Avoir recours à une chirurgie bariatrique est central dans une vie, mais ne devrait pas être le projet d'une vie.

Je note aussi qu'on doit également, durant le parcours, assez souvent recadrer nos attentes et faire face à certains défis: on peut vivre des bons, comme de moins bons moments. Parfois, on peut perdre notre objectif principal de vue. Comme nutritionniste en chirurgie bariatrique, j'accompagne plusieurs personnes dans leur parcours qui s'écarte momentanément parfois de leur objectif qu'était la santé. L'euphorie de la perte de poids, le fait de voir le chiffre diminuer de semaines en semaines, leur fait oublier l'essentiel: trouver le bien-être. Le choix des aliments, faire de bons choix, respecter les recommandations devient envahissants et prend toute la place. C'est donc aussi mon rôle, au delà de savoir quoi mettre dans l'assiette, de t'aider à avoir une saine relation avec les aliments et avec ton image corporelle.